Voici le correction du paragraphe que les troisièmes devaient rédiger en octobre.
Comme à chaque fois, il s'agit d'une proposition et non d'un paragraphe modèle. Il n'est donc pas parfait et
je n'attends pas des élèves qu'ils rédigent exactement comme cela même si certains écrivent déjà très bien.
1) D'abord voici l'énoncé:
LE DEVOIR DE MEMOIRE / EDUCATION CIVIQUE / TROISIEMES:
CORRECTION / APPROFONDISSEMENT / 11 NOVEMBRE
Définitions :
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Mémoire : faculté de se souvenir.
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Souvenir : idée que la mémoire conserve. C'est donc le fait de ne pas oublier.
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Shoah :génocide dont furent victimes les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
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Devoir de mémoire : notion née dans les années 1980, qui suppose l'obligation pour la société d'entretenir
la mémoire des victimes de la Shoah, ou d'autres persécutions passées et la responsabilité en incombant aux jeunes générations.
Lois mémorielles :
Concept qui désigne les Lois Gayssot, Taubira, la loi sur la reconnaissance du génocide arménien et celle sur les aspects positifs de la colonisation.
Loi du 13 juillet 1990 , Loi Gayssot : elle vise à interdire le négationnisme.
Loi du 29 janvier 2001: la France reconnaît le génocide arménien.
Loi du 21 mai 2001, Loi Taubira : reconnaissance de la traite et de l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
Loi du 23 février 2005 : elle devait imposer dans les programmes scolaires les « aspects positifs de la colonisation »; mais elle exprime juste sa
reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont « participé à l'œuvre accomplie par la France » dans ses colonies.
Etude d'un discours :
Quatre-vingt-dix ans après la fin de la Grande Guerre je veux rendre hommage à tous ceux qui se sont battus dans l'honneur et la
dignité. J'irai tout à l'heure m'incliner dans le cimetière allemand au nom de l'amitié qui unit aujourd'hui le peuple français et le peuple allemand qui, après s'être tant combattus,
ont décidé de regarder ensemble vers l'avenir.
Je penserai à cette jeunesse qui n'ira plus mourir en masse sur les champs de bataille parce qu'en venant se recueillir sur ces tombeaux, elle saura que le combat pour la paix est le plus
beau combat de l'Homme et qu'il n'est jamais gagné.
Je penserai aussi à ceux qui n'ont pas tenu, à ceux qui n'ont pas résisté à la pression trop forte, à l'horreur trop grande et qui un jour, après tant de courage, tant d'héroïsme
sont restés paralysés au moment de monter à l'assaut. Je penserai à ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement
avaient envoyés au massacre et qui un jour n'ont plus eu la force de se battre. Cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse. Mais quatre-vingt-dix ans après la fin de
la guerre je veux dire au nom de la Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches mais que simplement ils
étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces. Je veux dire que la souffrance de leurs épouses, de leurs enfants fut aussi émouvante que la souffrance de toutes les veuves et de tous les
orphelins de cette guerre impitoyable. Souvenons-nous qu'ils étaient des hommes comme nous avec leurs forces et leurs faiblesses.
Souvenons-nous qu'ils auraient pu être nos enfants. Souvenons-nous qu'ils furent aussi les victimes d'une fatalité qui dévora tant d'hommes qui n'étaient pas
préparés à une telle épreuve. Mais qui aurait pu l'être ? Tous les pères emportés dans cette horrible guerre auraient pu écrire à leur fils avant de mourir : « Tu viens d'avoir neuf ans. Trop
jeune encore pour participer à la guerre, tu es assez grand pour avoir l'esprit marqué de ses souvenirs, assez raisonnable pour comprendre que c'est toi, c'est vous les enfants de neuf ans qui
aurez plus tard à en mesurer les conséquences et à en appliquer les leçons. C'est pour que tu te souviennes que j'accepte volontiers les angoisses de l'heure, tous les risques et la séparation
plus cruelle que tout. » Tous ces pères, quel que soit l'uniforme sous lequel ils ont combattu, quel que soit le drapeau qu'ils ont défendu, nous leur devons le respect et nous nous
devons de nous souvenir d'eux parce qu'ils sont nos pères à tous.
Questions sur le discours :
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Soulignez les passages qui vous semblent porter plus particulièrement sur le devoir de mémoire.
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De qui parle-t-on quand il est écrit : « des hommes qui n'ont plus eu la force de se battre »?
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Quel a été leur sort?
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A quoi correspond le fait de dire : « ceux qui furent exécutes ne s'étaient pas déshonorés »?
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Que pensez vous de ce discours et de ces points de vue. Qui a pu le prononcer?
------------------------- >>>>> discours enregistré
Pour bâtir un paragraphe il faut :
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Trouver un plan : - définir le devoir de mémoire.
- dire comment il s'exprime : enseignement, textes, monuments, musées...
- exposer votre point de vue sur les monuments.
- expliquer ce que sont les lois mémorielles.
En conclusion : montrer les dangers ou les limites de ces lois et du devoir de mémoire. Est-ce suffisant pour que les crimes du passé ne se reproduisent plus?
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Rédiger au brouillon et corriger les fautes. Relire au moins deux fois.
2) Des liens très intéressants pour mener une réflexion :
- le site de Monsieur Natanson ------------>>>>>>
http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/devoir_de_memoire.htm
- un site plutôt pour les adultes qui voudraient approfondir la réflexion sur ce sujet d'histoire :
http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_histoire/05historiens1.htm------>link
3) Et enfin le corrigé:
Le devoir de mémoire:
Face au nombre d'événements historiques, on s'aperçoit que l'oubli est inévitable. Pourtant certains doivent être « conservés ».
Le devoir de mémoire est une notion née dans les années 1980, qui suppose l'obligation pour la société d'entretenir la mémoire des victimes de la Shoah, ou d'autres
persécutions passées, et la responsabilité en incombant aux jeunes générations qui n'ont pas connu ces événements. Elle signifie surtout l'obligation de ne pas oublier certains faits
historiques.
Ce devoir de mémoire s'exprime de plusieurs manières: par les textes, les films, les musées, les monuments et aussi bien-sûr par l'enseignement de
l'histoire.
Les monuments aux morts de nos villages participent au devoir de mémoire. Ils sont des lieux du souvenir et aussi des symboles de la Première Guerre mondiale. Mais
ils peuvent paraître glorifier l'idée de la guerre ou même être belliqueux. Les plus beaux sont ceux qui s'opposent à la guerre et en disent la bêtise. Malgré tout, ils sont nécessaires pour
commémorer les soldats morts dans cette guerre et les suivantes et parce qu'ils témoignent de l'ampleur du massacre.
Depuis quelques années, un certain nombre de lois ont voulu instituer un souvenir officiel. La Loi Gayssot, la Loi Taubira et la Loi sur le génocide arménien. Ce
sont les lois dites mémorielles.
Mais peut-on penser que ces lois peuvent suffire pour éviter l'oubli? L'histoire peut-elle et doit-elle être écrite par les législateurs ( les députés qui font les
lois)? De plus le devoir de mémoire est-il suffisant pour éviter que les crimes du passé ne se reproduisent?